Resumo:

La nasalisation vocalique est l’un des traits linguistiquesles plus caractéristiques du portugais, langue qui possède cinq voyellesnasales lexicales /ã, ẽ, ĩ, õ, ũ/ (p. ex. campo ‘champ’, vento ‘vent’,cinto ‘ceinture’, ponto ‘point’ et mundo ‘monde’) et quatre diphtongues nasaleslexicales /ãw̃, ãj,̃ õj,̃ ũj/̃ (p. ex. mão ‘main’, mãe ‘mère’, limões‘citrons’ et muito ‘beaucoup’). La quasi-totalité des diphtongues nasaleslexicales de la langue se trouve dans la dernière syllabe du mot, à l’exceptionde rares mots comme cãibra ‘crampe’, zãibo ‘(qui) louche’, et muito ‘beaucoup’,qui possèdent une diphtongue nasale en syllabe initiale accentuée (PIMENTA,2019). Alors que les études phonétiques sur les noyaux nasals du portugais seconcentrent notamment sur le caractère complexe de la réalisation des voyellesnasales (SEARA, 2000 ; CUNHA et al., 2019), le grand débat, sur le planphonologique, consiste dans la détermination de la structure syllabique desvoyelles et diphtongues nasales, et dans la place occupée par la nasalisation.Ainsi, d’une part, les voyelles nasales peuvent être vues comme des séquencesde voyelle orale suivie d’un segment nasal sous-spécifié (BISOL ; VELOSO, 2016; MATEUS ; ANDRADE, 2000 ; WETZELS, 1997) ou bien, plus rarement, comme uneséquence /VṼ/, où le deuxième élément a une nature vocalique plutôt queconsonantique (CARVALHO, 1988 ; PARKINSON, 1983 ; PIMENTA, 2019).